La Thérapie de l'Acceptation & de l'Engagement
Les informations ci-dessous sont issues du site Mindfulness Paris
La Thérapie d'Acceptation et d'Engagement ... dans les grandes lignes
"Le monde que nous avons créé est le résultat de notre niveau de réflexion, mais les problèmes qu’il engendre ne sauraient être résolus au même niveau de réflexion". (Albert Einstein).
L’ACT (Acceptation and Commitment Therapy) est sous-tendue par les présupposés théoriques et les observations cliniques [selon lesquels] il y a les mêmes processus dysfonctionnels à l’oeuvre dans la plupart des psychopathologies.
Ces processus sont :
1) L’évitement expérientiel
Il s'agit des tentatives de contrôle, d'évitement ou de suppression d’événements intérieurs étiquetés "négatifs" ou vécus de fait comme aversifs.
Ces événements intérieurs font références à trois types de phénomènes :
- nos contenus mentaux (pensées, images, réflexions...)
- nos émotions
- nos sensations corporelles
Quelques exemples :
- lorsqu'une pensée stressante surgit spontanément dans notre esprit -> s'efforcer de penser aussitôt à autre chose ou essayer de chasser cette pensée de notre esprit (évitement mental)
- consommer de l'alcool pour se sentir moins mal à l'aise ou moins stressé(e) en soirée (évitement émotionnel)
- lorsqu'une sensation douloureuse ou gênante se présente dans notre corps -> prendre aussitôt un antidouleur (évitement corporel)
Attention, l'évitement expérientiel n'est ni "une bonne chose" ni "une mauvaise chose" en soi ...!
C'est lorsqu'il devient un recours fréquent (que ce recours soit volontaire ou involontaire) qu'il entraîne différentes difficultés dans notre fonctionnement et notre vécu.
2) Le manque de flexibilité psychologique
A tous,il nous est déjà arrivé de nous priver de réaliser certains actes, d'entreprendre certains projets, de parler de certains sujets, pour ne pas ressentir certaines émotions ou certains sentiments.
Lorsqu'il s'agit d'une réaction ponctuelle ou occasionnelle, rien de bien méchant.
Mais lorsque cela devient un mode ou une habitude de fonctionnement, alors on parle de manque de flexibilité psychologique et cette habitude finit par engendrer inmanquablement un état de mal-être qui peut aller jusqu'à une souffrance intense.
Quelques exemples parmi tant d'autres : ne pas dire à une personne qu'on l'aime par peur de se sentir vulnérable ou ridicule, ne pas prendre la parole en public pour éviter de se sentir stressé, éviter de se rendre à un enterrement pour ne pas pleurer devant d'autres personnes, éviter de se retrouver seul avec soi-même pour ne pas penser à certaines choses, éviter les situations de désaccord ou de conflit pour ne pas se montrer en colère, refuser de reconnaître une erreur pour ne pas se sentir en tort, etc.
Or plus nous développons notre habileté à faire ce qui compte pour nous, plus nous osons poser des actes importants à nos yeux, plus nous faisons ce qui a du sens pour nous - y compris lorsque ces actes s'accompagnent de perturbations intérieures - plus nous devenons résilients face aux stress et plus nous nous épanouissons !
L'amélioration de la flexibilité psychologique (autrement dit : la conscience de soi et la réalisation d'actions riches de sens) est au centre des interventions ACT.
3) La fusion avec le langage
En résonnance avec que le fameux "je pense donc je suis" de René Descartes, la fusion avec le langage ce serait quelque chose du genre "je pense donc c'est vrai" !
Traduction : mes pensées sont le juste reflet de la réalité (présente ou anticipée)
C'est la tendance à envisager de façon "littérale" ses pensées : considérer que leur contenu représente la réalité telle qu'elle est ou telle qu'elle sera. Par exemple : si je pense "je suis incompétent" c'est que je suis en effet quelqu'un d'incompétent ; ou si je pense que vais avoir peur dans telle situation à venir, c'est que je vais forcément ressentir de la peur lorsque la situation arrivera.
L'ACT vise la "défusion" : resituer progressivement l’événement interne (une pensée, une image mentale, une émotion) pour ce qu’il est : c'est-à-dire un événement subjectif et temporaire qui est le fruit d'une histoire passée et non pas une réalité objective et définitive.
L’ACT est en évolution constante et en plein essor! La clinique et les recherches montrent son efficacité dans des problématiques variées : troubles anxieux, troubles de l’humeur, troubles de la personnalité, douleur chronique, troubles du comportement alimentaire, psychose, stress professionnel, performances sportives…
L'ACT : Un mélange d'influences, un tout unique
Elle fait partie de la troisième vague des thérapies comportementales et cognitives (TCC) :
La Mindfulness ou Pleine Conscience, avec qui l’ACT possède des points communs (l’observation des pensées, sensations, émotions, et l’acceptation de ces événement internes) est un "état de conscience qui résulte du fait de porter son attention, intentionnellement, au moment présent, sans juger, sur l’expérience qui se déploie moment après moment" (J. Kabat-Zinn, 2003).
« La thérapie d’acceptation et d’engagement (ACT, à prononcer en un mot comme « acte ») repose sur les acquis récents de la psychologie suggérant que des stratégies centrées sur le contact avec le moment présent et l’acceptation de ce qui est éprouvé, pensé et ressenti, peuvent utilement compléter les approches classiques visant plus directement des modifications cognitives et comportementales.
-> En résumé et plus simplement : ce n’est qu’en acceptant ce que nous ne pouvons pas contrôler que nous réussissons à dégager les ressources nécessaires pour agir là où c’est possible, afin d’orienter notre vie dans le sens des valeurs et des buts qui nous sont chers.
L’ACT nous apprend à donner à nos pensées et à nos émotions la place qui leur revient [de fait] car elle considère que les efforts pour éviter la douleur physique ou émotionnelle, inévitablement liée à la condition humaine, jouent un rôle de premier plan dans le développement et le maintien d’un large spectre de psychopathologies.
Le but premier de cette thérapie n’est pas la réduction des symptômes mais l’augmentation de la flexibilité psychologique afin de favoriser l’engagement dans des actions contribuant à la construction d’une existence riche et pleine de sens… » ( Dr Philippe Vuille)
Les buts de l'ACT
Plus de vitalité, et moins de lutte!
Au commencement d’une prise en charge, le consultant peut, dans le pire des cas, être entièrement coincé en lui-même comme dans sa vie.
A ce moment, il n’a aucune flexibilité psychologique : il est par exemple absent, immobilisé et/ou perdu dans la lutte contre ses ressentis et complètement fusionné avec ses pensées.
Dès lors, le but de toute intervention ACT est de diminuer l’impact de la fusion cognitive, des règles verbales et comportementales, au profit d’une flexibilité psychologique croissante.
Cette flexibilité est différente de la lutte incessante dans laquelle « il s’est embourbé » et qui lui permet d’éviter les expériences difficiles à court terme, mais sur le long terme l’éloigne de ce qui est vraiment important pour lui.